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L𝐞 𝟐𝟔 𝐦𝐚𝐫𝐬 𝟐𝟎𝟐𝟓, 𝐫𝐞𝐬𝐭𝐞𝐫𝐚 𝐮𝐧𝐞 𝐝𝐚𝐭𝐞 𝐦𝐚𝐫𝐪𝐮𝐚𝐧𝐭𝐞 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥’𝐡𝐢𝐬𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐥’𝐚𝐝𝐨𝐩𝐭𝐢𝐨𝐧

𝐢𝐧𝐭𝐞𝐫𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐚𝐥𝐞 𝐜𝐨𝐫𝐞́𝐞𝐧𝐧𝐞.

 

La Commission vérité et réconciliation sud-coréenne a officiellement reconnu les fraudes massives qui ont accompagné l’envoi de milliers d’enfants à l’étranger au fil des décennies. Ces enfants devenus adultes, ont grandi loin de leur pays natal, souvent sans accès à leur véritable histoire. Certains ont appris à l’âge adulte que leurs dossiers avaient été falsifiés. D’autres adoptés ont découvert qu’ils avaient été échangés avec d’autres bébés ou encore pour d’autres, qu’ils avaient été kidnappés…

Hier encore, le New York Times et le Korea Times titraient sur ce sujet brûlant : « 𝑳𝒆 𝒑𝒍𝒖𝒔 𝒈𝒓𝒂𝒏𝒅 𝒆𝒙𝒑𝒐𝒓𝒕𝒂𝒕𝒆𝒖𝒓 𝒅𝒆 𝒃𝒆́𝒃𝒆́𝒔 𝒂𝒖 𝒎𝒐𝒏𝒅𝒆 𝒂𝒅𝒎𝒆𝒕 𝒖𝒏𝒆 𝒇𝒓𝒂𝒖𝒅𝒆 𝒂̀ 𝒍’𝒂𝒅𝒐𝒑𝒕𝒊𝒐𝒏. »

Et c’est à cette même date, que, par un étrange coup du destin, notre BD 𝑫𝑬𝑺𝑻𝑰𝑵𝑺 𝑪𝑶𝑹𝑬́𝑬𝑵𝑺 voyait le jour en librairie.

Pourtant , ce n’est pas un hasard si nous avons souhaité raconter cette histoire à ce moment de notre parcours d’introspection. 𝑫𝑬𝑺𝑻𝑰𝑵𝑺 𝑪𝑶𝑹𝑬́𝑬𝑵𝑺 , comme 𝑵𝑶𝑺 𝑨𝑫𝑶𝑷𝑻𝑰𝑶𝑵𝑺 tomes 1 et 2 ou encore notre film 𝑻𝑶𝑼𝑻 𝑪𝑬 𝑸𝑼𝑰 𝑵𝑶𝑼𝑺 𝑹𝑬𝑳𝑰𝑬 nous ont permis d’explorer des trajectoires brisées et des identités reconstruites, 𝐬𝐚𝐧𝐬 𝐨𝐩𝐩𝐨𝐬𝐞𝐫 𝐧𝐢 𝐜𝐨𝐧𝐝𝐚𝐦𝐧𝐞𝐫. En apportant toujours une lueur d’espoir. Pas de manière naïve, mais en essayant de montrer aux adoptés qu’on peut parfois transformer ses blessures en force, afin qu’ils puissent se réapproprier leur histoire et avancer.

Nous avons toujours privilégié une approche nuancée, car 𝐥’𝐚𝐝𝐨𝐩𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐞𝐬𝐭 𝐮𝐧𝐞 𝐫𝐞́𝐚𝐥𝐢𝐭𝐞́ 𝐚𝐮𝐱 𝐦𝐮𝐥𝐭𝐢𝐩𝐥𝐞𝐬 𝐟𝐚𝐜𝐞𝐭𝐭𝐞𝐬, 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐚𝐬𝐭𝐞́𝐞 𝐚̀ 𝐝𝐢𝐟𝐟𝐞́𝐫𝐞𝐧𝐭𝐬 𝐦𝐨𝐦𝐞𝐧𝐭𝐬 𝐝𝐞 𝐧𝐨𝐬 𝐯𝐢𝐞𝐬 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐚𝐦𝐨𝐮𝐫 𝐞𝐭 𝐬𝐞́𝐩𝐚𝐫𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧, 𝐝𝐞́𝐫𝐚𝐜𝐢𝐧𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐞𝐭 𝐫𝐞𝐜𝐨𝐧𝐬𝐭𝐫𝐮𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧, 𝐝𝐨𝐮𝐥𝐞𝐮𝐫 𝐞𝐭 𝐞𝐬𝐩𝐨𝐢𝐫.

Jung-sik Jun, à travers 𝑪𝑶𝑼𝑳𝑬𝑼𝑹 𝑫𝑬 𝑷𝑬𝑨𝑼 : 𝑴𝑰𝑬𝑳, a longtemps porté cette voix, celle des adoptés coréens.

Dans 𝑫𝑬𝑺𝑻𝑰𝑵𝑺 𝑪𝑶𝑹𝑬́𝑬𝑵𝑺, nous prolongeons cette réflexion à travers le parcours de Joy, une jeune mère coréenne contrainte de prendre une décision déchirante. Son parcours résonne avec celui d’autres femmes coréennes qui, sous la pression sociale, ont été poussées à abandonner leur enfant.

Si l’adoption internationale d’enfants coréens a pris fin, les cicatrices, elles, demeurent. Des familles sont encore déchirées par des décisions prises il y a des décennies, et des milliers d’adoptés (dont je fais partie) luttent toujours pour connaître la vérité, souvent entravés par l’accès restreint à leurs propres dossiers.

Mais Jung et moi n’omettons pas une chose essentielle : la plupart des adoptions ont été réalisées dans le respect des lois et avec amour. Comme nous, nombreux sont les adoptés qui ont grandi dans des familles aimantes, auprès de parents qui ont tout donné pour leur offrir une vie équilibrée.

𝐍𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐫𝐞𝐠𝐚𝐫𝐝 𝐬𝐮𝐫 𝐥’𝐚𝐝𝐨𝐩𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐧’𝐚 𝐣𝐚𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐞́𝐭𝐞́ 𝐦𝐢𝐥𝐢𝐭𝐚𝐧𝐭 𝐨𝐮 𝐚𝐜𝐜𝐮𝐬𝐚𝐭𝐞𝐮𝐫, 𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐩𝐫𝐨𝐟𝐨𝐧𝐝𝐞́𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐡𝐮𝐦𝐚𝐢𝐧 𝐞𝐭 𝐧𝐮𝐚𝐧𝐜𝐞́. 𝐂’𝐞𝐬𝐭 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐜𝐞𝐭 𝐞𝐬𝐩𝐫𝐢𝐭 𝐫𝐞𝐬𝐩𝐞𝐜𝐭𝐮𝐞𝐮𝐱 𝐞𝐭 𝐛𝐢𝐞𝐧𝐯𝐞𝐢𝐥𝐥𝐚𝐧𝐭 𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐞𝐧 𝐭𝐞𝐧𝐚𝐧𝐭 𝐜𝐨𝐦𝐩𝐭𝐞 𝐝𝐞 𝐜𝐞𝐭𝐭𝐞 𝐜𝐨𝐦𝐩𝐥𝐞𝐱𝐢𝐭𝐞́ 𝐪𝐮𝐞 𝐧𝐨𝐮𝐬 𝐚𝐯𝐨𝐧𝐬 𝐭𝐨𝐮𝐣𝐨𝐮𝐫𝐬 𝐯𝐨𝐮𝐥𝐮 𝐫𝐚𝐜𝐨𝐧𝐭𝐞𝐫 𝐚̀ 𝐭𝐫𝐚𝐯𝐞𝐫𝐬 𝐭𝐨𝐮𝐬 𝐧𝐨𝐬 𝐨𝐮𝐯𝐫𝐚𝐠𝐞𝐬 (𝐁𝐃 𝐞𝐭 𝐟𝐢𝐥𝐦𝐬 𝐝𝐨𝐜𝐮𝐦𝐞𝐧𝐭𝐚𝐢𝐫𝐞𝐬) 𝐜𝐞𝐬 𝐩𝐚𝐫𝐜𝐨𝐮𝐫𝐬 𝐝𝐞 𝐯𝐢𝐞 𝐦𝐚𝐫𝐪𝐮𝐚𝐧𝐭𝐬. 𝐐𝐮𝐢 𝐫𝐞𝐦𝐮𝐞𝐧𝐭, 𝐪𝐮𝐢 𝐝𝐞́𝐫𝐚𝐧𝐠𝐞𝐧𝐭, 𝐪𝐮𝐢 𝐪𝐮𝐞𝐬𝐭𝐢𝐨𝐧𝐧𝐞𝐧𝐭… 𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐪𝐮𝐢 𝐝𝐨𝐢𝐯𝐞𝐧𝐭 𝐞̂𝐭𝐫𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐧𝐮𝐬 𝐝𝐮 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐠𝐫𝐚𝐧𝐝 𝐧𝐨𝐦𝐛𝐫𝐞.

C’est la raison pour laquelle nous sommes admiratifs de tout l’avancement rendu possible grâce aux personnes qui, chacune à leur manière, – que ce soit par l’art, le témoignage, le militantisme ou encore par celles et ceux qui défendent nos droits par la voie légale – , contribuent à faire entendre les voix des adopté.e.s et à faire évoluer les mentalités et les pratiques.

 

Depuis ce 26 mars, plus que jamais, nous avons besoin de partager ces récits. Parce qu’ils nous concernent tous. Parce qu’ils nous aident à avancer, ensemble.

Notre BD 𝑫𝑬𝑺𝑻𝑰𝑵𝑺 𝑪𝑶𝑹𝑬́𝑬𝑵𝑺 est disponible en librairie depuis hier.

Cet album est pour nous une manière de maintenir cette mémoire vivante, d’honorer des destins comme celui de Joy et de donner une voix à ceux qui cherchent encore la leur.

La version coréenne de 𝐂𝐨𝐮𝐥𝐞𝐮𝐫 𝐝𝐞 𝐩𝐞𝐚𝐮 : 𝐦𝐢𝐞𝐥 que Joy découvre dans notre dernier album 𝐃𝐞𝐬𝐭𝐢𝐧𝐬 𝐂𝐨𝐫𝐞́𝐞𝐧𝐬 et qui a changé sa vie existe vraiment … la preuve : même le réalisateur de Parasite, le célébrissime réalisateur 𝐁𝐨𝐧𝐠 𝐉𝐨𝐨𝐧 𝐇𝐨 la possède, grâce à mon ami Jésus Castro qui lui avait offerte avant la sortie du film

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